La Haggadah dorée, également appelée Haggadah de Barcelone, est un manuscrit enluminé en hébreu du début du 14e siècle, renommé pour ses fonds dorés. Il est actuellement conservé à la British Library.
Le manuscrit, sans indications sur son commanditaire ou son origine, est caractérisé par un style séfarade espagnol. Réalisé au 14e siècle par des enlumineurs d'un atelier près de Barcelone, vraisemblablement chrétiens, travaillant pour un mécène juif, il illustre une collaboration interculturelle.
La scène se déploie en trois actes distincts. L'enlumineur entame le récit par la figure de l'ange de la mort, s'abattant sur le premier-né. Juste à côté, deux femmes, l'une étant la nourrice et l'autre, couronnée, la mère, entourent un enfant sans vie, identifié comme le fils de Pharaon. Enfin, en partie inférieure, des hommes précédés de pleureuses vêtues de noir portent le défunt sur une civière, illustrant le deuil qui s'ensuit.
Une foule s'éloigne du palais de Pharaon, descendant les marches en levant les mains vers le ciel. Sur la terrasse du palais, de style gothique, se tient un homme couronné, qui accompagne du geste le départ de la foule. Il s'agit de Pharaon, observant le départ des enfants d'Israël.
Les soldats de Pharaon, en poursuite des Hébreux et alignés en formation de combat, sont représentés dans le style des guerriers médiévaux. Armés de cottes de mailles, de casques et de boucliers, ils brandissent également des bannières et des lances, illustrant leur préparation au combat.
Moïse, se trouvant en arrière-garde du groupe d'Hébreux ayant traversé la mer à pied sec, se retourne pour observer. Il contemple la puissante armée de Pharaon entièrement submergée par les eaux de la Mer des Joncs.