Jeux de mots – Synagogue de Tolède

La synagogue de Tolède, construite en 1180 sous le règne d’Alphonse VIII, pourrait avoir été commanditée par Joseph ben Meir ben Chochan, un influent ministre des Finances du roi. Issu d’une famille juive notable, Joseph ben Chochan aurait joué un rôle majeur dans la réalisation de cet édifice, témoignant de l’importance et de la prospérité de la communauté juive de Tolède à cette époque. Transformée en église en 1405 sous le nom de Santa María la Blanca, la synagogue se distingue par ses arcs blancs en forme de fer à cheval, typiques du style mudéjar, soutenus par 32 piliers octogonaux. Ce style reflète l’influence artistique de la coexistence des cultures chrétienne, musulmane et juive dans l’Espagne médiévale.
Jeux de mots – Synagogue de Zabludow

Les synagogues en bois de Pologne, développées dès le 17ᵉ siècle sous l’influence de l’architecture vernaculaire polonaise, représentent une expression unique de l’art populaire juif. Présentes dans toute l’Europe de l’Est, elles furent majoritairement construites par des artisans juifs. La synagogue de Zabludow, en Pologne, construite en 1646 et rénovée en 1765, s’inscrit pleinement dans cette tradition. Édifiée en bois de mélèze, elle illustre l’architecture rurale en bois, qui a perduré pendant des siècles. Toutefois, comme la plupart de ces édifices, elle a été détruite par le feu.
Ouvre l’œil – D’Or et d’Argent

En Europe médiévale, de nombreux orfèvres juifs ont réussi à s’adapter aux contraintes liées à leur métier, malgré la nécessité de travailler dans des ateliers fixes. Ces artisans ont trouvé leur place dans les grandes villes, où les ateliers établis leur permettaient de pratiquer leur art. Ils maîtrisaient des techniques complexes, comme la fonte (fusion des métaux), la gravure (sculpture de motifs sur métal) et le martelage (façonnage par coups de marteau). Grâce à leur savoir-faire, ils ont contribué au rayonnement artistique et culturel de leur époque. Leurs créations, souvent en or, argent ou autres métaux précieux, témoignent d’une exceptionnelle maîtrise. Deux découvertes archéologiques remarquables en attestent : le trésor de Colmar, retrouvé dans l’ancien quartier juif de la ville, et le trésor d’Erfurt, caché lors des persécutions contre les Juifs en 1349.
Ouvre l’œil – Reliures

Les reliures de livres hébraïques jouent un rôle clé dans la tradition juive, en combinant à la fois l’aspect esthétique et la durabilité des ouvrages. Ces reliures sont principalement utilisées pour des livres sacrés tels que les Bibles, les Haggadot et les livres de prière, souvent employés lors de célébrations religieuses. Elles assurent non seulement la préservation des textes mais aussi leur respect. En plus du cuir, des matériaux précieux comme l’argent et parfois l’or sont utilisés pour les reliures, notamment en Europe. Ces dernières sont fréquemment décorées en relief, gravées, estampées ou en filigrane. Les motifs décoratifs peuvent être géométriques, floraux, zoomorphes ou inclure des symboles religieux, témoignant de la richesse et de la diversité de la culture juive à travers l’histoire.
Ouvre l’œil – Verres à Kidouch

Le verre de Kidouch est une coupe rituelle utilisée pour la bénédiction du vin lors de Chabbat, des fêtes, des mariages et des circoncisions. Il doit être rempli à ras bord et exempt de tout défaut. Traditionnellement fabriqué en argent, il varie en forme et en décor selon sa provenance.
Ouvre l’œil – Chofarot

Le chofar, fabriqué à partir de la corne d’un animal cacher comme souvent le bélier, est principalement sonné à Roch ha-Chana et à la fin de Kippour, mais jamais le jour de Chabbat. La corne de bélier, rappelle le sacrifice d’Isaac et appelle au repentir selon Maïmonide. Les rabbins, dans le traité de Roch ha-Chana, ont établi un ordre de sonneries : Tékiya (son long), Téroua (sons courts), Chevarim (9 sons saccadés) et Tékiya Guédola (longue sonnerie majeure, marquant la fin du jeûne de Kippour).
Ouvre l’œil – Mains de lecture

Le yad, ou Main de lecture, est un outil utilisé pour éviter de toucher directement le Sefer Torah lors de la lecture. Composé d’une baguette terminée par une main avec l’index tendu, il préserve le rouleau sacré en empêchant l’humidité des doigts d’altérer l’encre, ce qui pourrait invalider le texte (passoul). Mentionné pour la première fois au 16ᵉ siècle, le yad est souvent attaché au rouleau par une chaîne. Dans certaines communautés séfarades, un tissu ou les franges du châle de prière sont utilisés à la place.
Ouvre l’œil – Boîtes à Aromates

La boîte à aromates ou tour à Bessamim, est un élément central de la cérémonie de la Havdala, qui marque la fin du Chabbat. Cet objet, souvent fabriqué en métal ou en argent et richement décoré, contient des épices parfumées, telles que le clou de girofle ou la cannelle. Pendant la Havdala, il est transmis de main en main. Ces arômes évoquent la douceur et le réconfort, facilitant la transition du Chabbat, jour sacré, vers la semaine ordinaire. Ce rituel, à la fois sensoriel et spirituel, prolonge la sérénité du Chabbat tout en engageant l’odorat pour ancrer durablement ce souvenir.
Ouvre l’œil – Bijoux

Les bijoux des communautés juives, souvent réalisés par des artisans travaillant aussi pour des clients non juifs, reflétaient une identité culturelle tout en intégrant des influences locales. Commandés principalement pour les mariages, ils étaient le reflet du savoir-faire des orfèvres. Au Maroc, les parures en or portées lors des mariages étaient ornées de motifs hispano-mauresques. Au Yémen, les bijoux en argent se distinguaient par leur filigrane délicat, agrémenté de perles et pierres colorées. En Europe, les ceintures et bagues en forme de maison, symbolisant le foyer, étaient réalisées en or ou en argent. Ces créations ornementales incarnaient les traditions spécifiques de chaque communauté.
Vaéra

L’Eternel désigne Moïse comme représentant divin face à Pharaon, avec Aaron comme porte-parole : « Va, dis à Pharaon, roi d’Egypte, qu’il laisse partir de son pays les enfants d’Israël. » (Exode 6 ; 11). Il annonce que Pharaon résistera, permettant à Dieu de manifester sa puissance et de libérer les Israélites. Moïse, âgé de 80 ans, et Aaron, 83 ans, obéissent et se présentent devant Pharaon. Aaron transforme sa verge en serpent, mais les magiciens égyptiens reproduisent ce miracle, et Pharaon reste inflexible.
Dieu envoie alors une série de plaies sur l’Egypte : les eaux du Nil deviennent sang, rendant le fleuve nauséabond et invivable : « … Je vais frapper, de cette verge … les eaux du fleuve et elles se convertiront en sang. Les poissons du fleuve périront et le fleuve deviendra infect … » (Exode 7 ; 17-18). Mais les magiciens égyptiens imitent ce miracle, et Pharaon demeure obstiné.
Une multitude de grenouilles envahit le pays : « Si tu refuses de le ( peuple) renvoyer…le fleuve regorgera de grenouilles, elles en sortiront pour envahir ta demeure et la chambre où tu reposes… les demeures de tes serviteurs, celles de ton peuple et tes fours et tes pétrins. » (Exode 7 ; 27-28). Pharaon implore Moïse d’intercéder, promettant de laisser partir le peuple. Une fois le fléau levé, il durcit son cœur.
La poussière se transforme en vermine, infestant hommes et bêtes : « …Etends ta verge et frappe la poussière de la terre, elle se changera en vermine dans tout le pays d’Egypte. » (Exode 8 ;12). Les magiciens échouent à reproduire ce prodige et reconnaissent « le doigt de Dieu », mais Pharaon refuse toujours d’obéir.
Des essaims d’animaux nuisibles envahissent les maisons des Egyptiens : « Un formidable essaim d’animaux pénétra dans la demeure de Pharaon et dans celles de ses serviteurs ; dans tout le pays d’Egypte, la terre était infestée par eux. » (Exode 8 ; 19). Pharaon propose des compromis, mais revient sur sa parole.
Une épidémie décime le bétail égyptien : « …la main de l’Eternel se manifestera sur ton bétail qui est aux champs, chevaux, ânes, chameaux, gros et menu bétail, par une mortalité très grave. » (Exode 9 ; 3) tandis que celui des Israélites est épargné. Pharaon reste obstiné.
Des « éruptions pustuleuses » affectent les Egyptiens et leurs animaux : « Ils prirent la suie de fournaise, se présentèrent devant Pharaon et Moïse la lança vers le ciel ; et elle devint une éruption pustuleuse, qui se développa sur les hommes et sur les animaux. » (Exode 9 ; 9) Les magiciens, également touchés, sont incapables de se présenter devant Moïse. Pharaon refuse encore d’obéir.
Une grêle s’abat sur l’Egypte, détruisant récoltes et vies : « …le Seigneur produisit des tonnerres et de la grêle, des feux s’élancèrent sur le sol…» (Exode 9 ; 23) Pharaon implore l’arrêt de la grêle, puis se rétracte après l’accalmie.
Malgré ces plaies successives, Pharaon continue de refuser la libération des enfants d’Israël, comme l’Eternel l’avait prédit.