Moïse utilise un style poétique pour s’adresser à toutes les générations. Il rappelle qu’Israël, né des échecs de l’humanité, joue un rôle clé parmi les nations. Dans le Cantique de Haazinou, il compare la Torah à la pluie qui permet à chacun de s’épanouir, illustrant que bien que la Torah soit universelle, elle s’adapte différemment à chaque individu.
Moïse appelle les cieux et la terre à être témoins de ses paroles, comparant ses enseignements à une pluie douce qui nourrit la terre : « Écoutez, cieux, je vais parler ; et que la terre entende les paroles de ma bouche. Que mon enseignement s’épande comme la pluie, que mon discours distille comme la rosée… » (Deutéronome 32 ; 1-2). Moïse décrit la perfection et la justice de Dieu comme un rocher solide et fiable. En contraste, il critique l’infidélité et l’ingratitude du peuple d’Israël, le qualifiant de « génération perverse ». Malgré la bénédiction et la protection de Dieu, Israël trahi l’Éternel en se tournant vers des faux dieux et en adorant des idoles : « Ils l’irritent par des cultes étrangers ; ils l’outragent par leurs abominations. Ils sacrifient à des démons qui ne sont pas Dieu, à des déités qu’ils ne connaissaient point … » (Deutéronome 32 ; 16-17), suscitant ainsi Sa colère.
Moïse encourage le peuple à se souvenir des jours passés, rappelant comment Dieu les a sauvés et nourris dans le désert. Mais, dans leur confort et leur prospérité, Israël, nommé Yechouroun ici, oublie son créateur et tourne le dos à son protecteur. Dieu, blessé par cette trahison, annonce qu’il retirera sa protection, laissant le peuple subir les conséquences de son infidélité.
Ensuite le chant évoque les malédictions et les épreuves qui frapperont Israël à cause de sa rébellion. Ses ennemis le domineront, et il subira la colère divine. Pourtant, même dans cette souffrance, Dieu ne l’abandonne pas totalement. Lorsque Israël sera dans la détresse, Dieu reviendra pour le sauver, prouvant qu’il est le seul véritable Dieu, et qu’aucune autre puissance ne peut rivaliser avec lui : « Oui, l’Éternel prendra parti pour son peuple…il redeviendra propice, lorsqu’il les verra à bout de forces, sans appui et sans ressources. Alors il dira : « Où sont leurs dieux, ces rocs tutélaires, objets de leur confiance ; … Qu’ils se lèvent pour vous secourir ! Qu’ils soient pour vous une sauvegarde ! Reconnaissez maintenant que c’est moi, qui suis Dieu, moi seul, et nul dieu à côté de moi ! Que seul je fais mourir et vivre, je blesse et je guéris, et qu’on ne peut rien soustraire à ma puissance… » (Deutéronome 32 ; 36-37-38-39).
Enfin, Moïse conclut en appelant les nations à louer Dieu pour sa justice. Il affirme que Dieu vengera son peuple, punira ses ennemis et rétablira Israël sur sa terre.
Le Voyage De Betsalel