Mots Mêlés – Tou bi-Chevat

Tou bi-Chevat, célébré le 15 du mois de Chevat, symbolise le lien du peuple d’Israël avec sa terre. Autrefois, les habitants d’Erets Israël fixaient à cette date le montant de la dîme à prélever sur les arbres fruitiers. Après la destruction du Second Temple, la fête disparut, mais au 15e siècle, à Safed, le kabbaliste Isaac Louria réintroduisit la tradition de consommer les fruits d’Erets Israël lors de Tou bi-Chevat.

Mots Mêlés – Chabbat

L’homme est appelé à travailler pendant six jours et à se reposer le septième. Ce modèle, qui alterne six jours de travail et un jour de repos, a été transmis par le peuple d’Israël à l’humanité. Il est inscrit dans le quatrième commandement que Dieu donne à Moïse.

De ‘Hanoukka à Pourim

L’Art en fête de ‘Hanoukka à Pourim Ecrit par Michèle Fingher et Florence Soulam Illustré par Tamar Hochstadter Le temps est passé si vite depuis les fêtes de Tichri ! Les pages du calendrier annoncent déjà ‘Hanoukka, puis viendra un autre nouvel an, celui des arbres, Tou bi-Chevat, et au galop Pourim. Tourne les pages du temps et admire les exploits des Maccabées et de Judith. N’oublie pas de planter un arbre à Tou bi-Chevat et regarde comment les artistes ont dépeint Mordekhaï sur le cheval du roi. Pour te donner une idée de la façon dont on fêtait et fêtons encore ‘Hanoukka, Tou bi-Chevat et Pourim, Betsalel, Oholiab et Abigaël se sont rendus dans des communautés du monde entier. Pour toi, ils sont partis à la recherche de ‘Hanoukkiot conservées dans des musées. Ils ont visionné des films anciens, assisté à la première de pièces de théâtre, et bien entendu ont écouté la Méguila, déguisés en fleur ou en girafe ! Ne perds pas un instant et rejoins-les ! Ils t’ont préparé un merveilleux Voyage… de Betsalel. Nous remercions pour leur soutien à la publication de cet ouvrage : Ezra Venture La Fondation du Judaïsme Français La Fondation Sitcowsky – sous l’égide de la FJF L’Institut Alain de Rothschild * Nous exprimons notre reconnaissance à la famille Gross, au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme et au Musée de Tel-Aviv, qui nous ont autorisés à utiliser les photographies de leurs fonds. * Nous remercions pour leur contribution, remarques et conseils, Shalom Tsabar, Yehouda Moraly, Elisheva Revel, Laurence Sigal, Déborah Elalouf, Gilles Elalouf, Laurent Edel, Nathalie Serfaty, Nelly Hansson, Isabelle Cohen, Jean-Jacques Wahl, Chantal Mettoudi, Richard Sitbon, Corinne Kalifa, Edith Sidi, Amandine Saffar, Joyce Krief. * © Editions ADCJ – Le Voyage de Betsalel, 2012 et 2013 ISBN : 978-965-91970-0-2 Auteures : Michèle Fingher et Florence Soulam Illustration : Tamar Hochstadter Tous droits de traduction, reproduction ou représentation intégrale ou partielle sont réservés pour tous les pays. Editions ADCJ, rue Hallé 56, Paris 75014, France. contact@adcj.org www.adcj.org L’Art en fête de ‘Hanoukka à Pourim Ecrit par Michèle Fingher et Florence Soulam Illustré par Tamar Hochstadter Sommaire L’Art en fête 6 De ‘Hanoukka à Pourim 7 ‘Hanoukka 10 Mattathias 12 Juda et Judith 14 La Ménorah à travers les âges 16 ‘Hanoukkiot en terre glaise et en pierre 18 ‘Hanoukkiot en bois et en métal 20 ‘Hanoukkiot en argent 22 De la ‘Hanoukkia à la Ménorah 23 ‘Hanoukka en famille ! 24 Sevivon Sov Sov Sov ! 26 Judith au théâtre 28 Abraham Goldfaden 30 Tou bi-Chevat 34 Des arbres en bronze 35 Plantons un arbre pour Tou bi-Chevat 36 Pourim 40 La reine Esther 42 L’histoire d’Esther à Doura Europos 44 La Méguilat Esther 46 Une Méguila enluminée 48 Un décor gravé 50 Moché Pescarol : un scribe enlumineur 52 La pendaison des fils d’Aman 54 La fille d’Aman 56 Affiches de Pourim 58 Michloa’h Manot 60 Des crécelles 62 Une soirée de Pourim à Tel-Aviv 64 Adloyada à Tel-Aviv 66 Quiz 68 Réponses 72 Dico 76 Crédits photographiques 83 L’Art en fête L’Art en fête comprend quatre livres. Le premier livre présente les cinq fêtes du mois de Tichri : Roch ha-Chana, le Nouvel An, Kippour, le jour du Grand Pardon, Souccot, la fête des Cabanes, Hochana Rabba, le 7e jour de Souccot, Sim’hat Torah, la fête de la Torah. Le second livre évoque les fêtes de ‘Hanoukka, Tou bi-Chevat et Pourim : ‘Hanoukka, le 25 Kislev, fête la résistance spirituelle du judaïsme, Tou bi-Chevat, le 15 Chevat, est évoqué dans la Michna comme le nouvel an des arbres, Pourim, le 14 et 15 Adar, rappelle comment les Juifs du royaume d’Assuérus ont échappé à un massacre. Le troisième livre regroupe les six fêtes du printemps et de l’été : Pessa’h, la Pâque juive, tombe le 15 Nissan, Yom ha-Choah et Yom ha-Zikaron, les jours du souvenir et Yom ha-Atsmaout, le jour de l’indépendance de l’Etat d’Israël, Lag ba-Omer, le 33e jour de l’Omer se rattache à Rabbi Akiva, Chavouot, la fête du don de la Torah sur le mont Sinaï, Ticha be-Av, le 9e jour du mois d’Av, pour se souvenir de la destruction du Temple, Tou be-Av, le 15e jour du mois d’Av où à l’époque du second Temple les jeunes gens choisissaient leur fiancées. Le quatrième livre aborde Chabbat et Roch ‘Hodech. 6 De ‘Hanoukka à Pourim Après les fêtes du mois de Tichri, abordons celles des mois d’hiver : ‘Hanoukka ou la fête des Lumières, à la fin du mois de Kislev, ֲחנוּ ָכּה; ִכּ ְס ֵלו Tou bi-Chevat ou la fête du réveil de la nature, le 15 du mois de Chevat, ָבט ְשׁ ְשׁ ָבט; ִבּ וּ”ט Pourim ou la fête des sorts, à la moitié du mois d’Adar. ‘Hanoukka et Pourim sont deux fêtes qui commémorent un moment de l’histoire où le peuple juif a failli disparaître. וּפּ ִרים; ֲא ָדר A ‘Hanoukka, on célèbre la victoire du peuple de Judée contre Antioche Epiphane qui veut imposer le culte des dieux grecs. Antioche Epiphane pille le Temple de Jérusalem, y place une statue de Zeus et détruit les rouleaux de la Torah. Ceux qui observent le Chabbat et les fêtes ou pratiquent la circoncision risquent désormais la mort. ַשׁ ָבּת ְיהוּ ָדה וֹתּ ָרה; A Pourim, on se rappelle le moment où les Juifs de l’ancien royaume de Perse ont été sauvés. Sans Esther, venue plaider la cause de son peuple devant le roi Assuérus (A’hacheveroch) au péril de sa vie, Aman, le conseiller du roi, aurait réussi à faire tuer tous les Juifs du royaume. Entre ces deux fêtes, Tou bi-Chevat traduit le lien du peuple d’Israël à sa terre. ָה ָמן ֶא ְס ֵתּר ֲא ַח ְשֵׁור;שׁוֹ 7 ‘Hanoukka חנוכה ‘Hanoukka La fête de ‘Hanoukka dure huit jours. Elle débute le 25 du mois de Kislev et commémore la victoire des ַח ְשׁמוַֹנ ִאים ֶרץ ִי ְשׂ ָר ֵאל ֶא Asmonéens sur les Grecs en Erets Israël de 167 à 165 AEC. Elle est appelée la « fête de la Dédicace » ou la « fête des Lumières ». ‘Hanoukka est la plus populaire des fêtes juives. Elle célèbre trois évènements historiques : le miracle de l’huile, la victoire des Asmonéens, la restauration de la royauté en Erets Israël. Us et coutumes De nos jours, l’usage est d’allumer une lumière le premier soir de ‘Hanoukka, deux lumières le second et ce ainsi de suite jusqu’au huitième soir. 10 Livre des coutumes, Hollande, 1724 L’Ecole de Chamaï et l’Ecole d’Hillel ont développé deux façons d’allumer les ַשׁ ַמּאי; ֵבּית bougies de ‘Hanoukka. L’Ecole de Chamaï allume huit flammes dès le premier soir et supprime une lumière chaque soir, pour terminer la fête par une seule lumière. L’Ecole d’Hillel commence par une seule lumière le premier soir pour arriver à huit lumières le huitième soir de ‘Hanoukka. La synagogue A la synagogue, on allume les bougies entre la prière de Min’ha et la prière d’Arvit en présence de dix hommes. Le vendredi, l’allumage a lieu avant la prière de Min’ha. La maison Le Choul’han Aroukh insiste sur l’obligation d’allumer les lumières de ‘Hanoukka. Dans chaque famille, hommes et jeunes garçons allument les lumières de leur ‘Hanoukkia après la prière d’Arvit. S’ils sont absents, c’est la femme qui procède à l’allumage. Les membres de la famille s’abstiennent de s’affairer tant que les flammes brûlent. Puisque la fête a un rapport avec l’huile, la coutume est de manger des mets frits à l’huile. ֵבּית ִה ֵלּל ִמנְ ָחה ַע ְר ִבית וּשׁ ְל ָחן ָערוּ ְך ֲחנֻ ִכָּיּה 11 Mattathias Mattathias, Lion Antolkolski, Erets Israël, 1894 L ion Antokolski représente Mattathias sous les traits d’un personnage barbu vêtu d’une longue robe blanche. Cinq personnages sont au devant de la scène. Ce sont sans doute les fils de Matthatias : Jean, Simon, Juda, Eléazar et Jonathan. 12 Mattathias, prêtre de la maison d’Asmon, mène une lutte acharnée contre Antioche Epiphane qui veut imposer le culte des dieux grecs aux habitants de la Judée. En 1900, Boris Schatz présente une sculpture de Mattathias à l’Exposition universelle de Paris. Il s’intéresse beaucoup à ce personnage et le représente âgé, en train d’haranguer les foules, debout sur le corps d’un soldat grec. Coiffé d’une toque et vêtu d’une longue cape nouée, il brandit de sa main droite une épée et désigne le chemin à suivre de sa main gauche. Mattathias a inspiré de nombreux artistes. Ils l’ont le plus souvent représenté sous les traits d’un vieil homme menant la révolte contre les oppresseurs. Le bras levé, on l’imagine ici s’adresser au peuple : Que celui qui a du zèle pour la Torah et maintient l’Alliance me suive ! (Premier livre des Maccabées, 2, 27) Que traduit en sculpture ou en peinture le geste du doigt pointé ? Mattathias, Boris Schatz, Erets Israël, 1895 Juda et Judith Le manuscrit de Rothschild est un manuscrit sur parchemin de 948 pages décoré en 816 miniatures. Réalisé dans la région de Ferrare, en Italie, il réunit des textes bibliques, rituels et littéraires. C’est Moïse ben Yekoutiel ha-Cohen qui l’a commandité en 1479. Cette enluminure provient du livre de Josippon, qui relate l’histoire des Juifs depuis les temps bibliques jusqu’à la destruction du Second Temple. יְהוּ ָדה ַה ַמ ַכּ ִבּי ְמנוֹ ָרה L’inscription hébraïque מכבי – Maccabée désigne le soldat Juda Maccabée représenté de plein pied et revêtu d’une cotte de mailles. Son bouclier est frappé de l’image du lion symbole de la tribu de Juda. L’histoire de Juda est rapportée dans le premier livre des Maccabées. Il y est écrit que Juda a instauré la fête de ‘Hanoukka trois ans après avoir reconquis le Temple. Ainsi, la Ménorah fut rallumée le 25 Kislev de l’an 165 AEC. Manuscrit de Rothschild, Italie, 1470 L’histoire de Judith a été très populaire dans les milieux juifs. La tradition la date de l’époque des Maccabées. Sur le côté droit de la page, Judith vient de trancher la tête du général Holopherne envoyé par Nabuchodonosor pour détruire la ville juive de Béthulie. Devant une tente majestueuse, elle tient d’une main une épée et de l’autre la tête d’Holopherne. Elle est vêtue d’une longue robe rouge plissée à partir de la taille. Elle est coiffée d’un voile blanc qui lui entoure le cou. A quelle époque les femmes se coiffaient-elles comme la Judith qui figure sur cette enluminure ? 15 La Ménorah à travers les âges Pourquoi la Ménorah est-elle devenue le symbole national et religieux d’Erets Israël ? Pièce en bronze, Israël, 40-37 AEC La dynastie asmonéenne s’achève avec le règne de Mattathias Antigone en 37 AEC. Mattathias Antigone est le premier dirigeant à faire figurer un motif juif sur les pièces de monnaie. La Ménorah du Temple devient symbole national et religieux. Elle remplace la corne d’abondance, la fleur de lys et les couronnes de fleurs symboles de la Grèce. 16 Au moyen âge, à Cervera, en Espagne, Joseph ha-Tsarfati écrit et enlumine une Bible. Il représente le chandelier dont a rêvé le prophète Zacharie en revenant de l’exil de Babylone en 537 AEC. C’est un chandelier en or. Des branches d’olivier alimentent trois fioles qui, à leur tour, nourrissent le chandelier. Lors du premier Chabbat de ‘Hanoukka, on lit la Haftara concernant les huit visions de Zacharie. ַה ְפ ָט ָרה Bible de Cervera, Espagne, 1300 Au 19e siècle, les marchands ambulants vendent aux pélerins venus visiter Erets Israël pour les fêtes, des feuilles volantes. Celle-ci, imprimée chez Isaac Nahum Levi, à Jérusalem, comprend des bénédictions en rapport avec ‘Hanoukka. On y voit la représentation du Temple, divers lieux saints d’Erets Israël et la Ménorah allumée. Identifie les sept lieux entourant le Temple ! 17 Prière pour ‘Hanoukka, Erets Israël, 1900 ‘Hanoukkiot en terre glaise et en pierre La ‘Hanoukkia est un objet très populaire que l’on trouve dans chaque foyer. Elle revêt différentes formes et peut être fabriquée en divers matériaux : en terre cuite, en céramique, en bois, en pierre, en métal et même en verre. Sa spécificité est que les flammes soient séparées les unes des autres pour ne pas donner l’impression d’une seule lumière. L’historien Juif Flavius Josèphe raconte l’histoire des Maccabées. Il est le premier à nommer ‘Hanoukka la Fête de la Lumière, lumière d’espoir pour le peuple. Les premières lampes en terre glaise n’ont pas de style particulier. Elles s’inspirent des luminaires en usage à cette époque. Placées devant les maisons, elles répondent à leur fonction : faire connaître le miracle de ‘Hanoukka. Lampe à huile, Erets Israël, 160 AEC 18 Les lampes de ‘Hanoukka en pierre retrouvées au Maroc et dans le sud de la France (en Avignon) se ressemblent. On allume les mèches à l’intérieur de chaque arche. Sur cette ‘Hanoukkia on peut lire le nom de son propriétaire gravé dans la partie supérieure de la lampe : Yossef Cohen. Au Yémen les lampes en pierre ont une forme différente. Elles sont rondes, en albâtre, une pierre claire qui devient translucide lorsque la mèche est allumée. Lampe à huile, Maroc, 1800 Lampes à huile, Yémen, 20e siècle A quoi te fait penser la partie supérieure de cette ‘Hanoukkia ? 19 ָמֵגן ָדּוִד שׁמָּ שַׁ נְחוֹ ֶשׁת ‘Hanoukkiot en bois et en métal Cette ‘Hanoukkia en forme de Maguen David est en bois et provient de la région d’Alibag, dans le sud de l’Inde. Ce modèle existe également en métal. Les huit godets en verre sont placés devant le dosseret en forme de Maguen David. C’est à partir de la flamme du neuvième godet, le Chamach, situé dans la partie supérieure de la ‘Hanoukkia, que sont allumées les autres flammes. Les lampes métalliques apparaissent vers le 13e siècle. Rav Mordekhaï ben Hillel est le premier à expliquer l’utilisation du cuivre dans la fabrication de la Ménorah. Les lettres du mot cuivre, Ne-‘Ho-SheT en hébreu, ְחנֻ ָכּה ֵנר sont les initiales de : Ner ֶשׁ ֶמן ת ְד ִליק 20 Quelle huile utilise t-on pour allumer les lumières de ‘Hanoukka ? ‘Hanoukkia, Inde, 20e siècle ‘Hanoukka Shemen Tadlik qui signifie : Tu allumeras la ‘Hanoukkia avec de l’huile. Influencé par les décors classiques de la renaissance italienne, l’artiste a décoré le dosseret de cette ‘Hanoukkia d’un mascaron entouré de part et d’autre d’un animal fantastique. A l’origine, cette ‘Hanoukkia était dorée à la feuille. Le dosseret de cette ‘Hanoukkia, de Bagdad, est en ‘Hanoukkia, Italie, 1700 forme d’arche. Il est décoré de motifs de lunes, d’étoiles et de mains, motifs utilisés par les communautés juives et musulmanes. Huit anneaux prêts à recevoir les godets en verre remplis d’huile sont soudés à la base du dosseret. On repeignait cette ‘Hanoukkia en doré chaque veille de fête. ‘Hanoukkia, Irak, 1900 Cette ‘Hanoukkia en verre et en métal est typique des ‘Hanoukkiot fabriquées par des artisans de l’île de Djerba. Son dosseret triangulaire est en verre moulé. 21 ‘Hanoukkia, Tunisie, 1925 ‘Hanoukkiot en argent Vers le 16e siècle, on commence à créer des ‘Hanoukkiot différentes. On peut, au choix, les poser sur un meuble ou les accrocher au mur. Cette ‘Hanoukkia, réalisée par Ludwig Nast a sur En quelle matière sont les mèches qui servent à l’allumage de la ‘Hanoukkia ? son dosseret une Ménorah entourée de deux griffons, créatures chimériques moitié aigles dans la partie supérieure et moitié lions dans la partie inférieure. L’orfèvre a placé une couronne au-dessus de la Ménorah. Huit godets sont soudés à la base du dosseret. ‘Hanoukkia, Pologne, 1845 A la fin du 19e siècle, l’Autriche est le centre de l’orfèvrerie en Europe centrale. Sur cette ‘Hanoukkia apparaissent deux têtes de lion de chaque côté d’une couronne. 22 ‘Hanoukkia, Bohème, 1875 A Vienne le paon qui fait la roue est un motif à la mode. Il se répand dans les communautés voisines comme sur cette ‘Hanoukkia fabriquée à Prague par l’orfèvre Franz Stephan. ‘Hanoukkia, Autriche, 1890 ַתּ ְלמוּד De la ‘Hanoukkia à la Ménorah Le Talmud autorise la fabrication de chandeliers à cinq, six ou huit branches pour ‘Hanoukka mais interdit l’utilisation de chandeliers à sept branches, symbole de la Ménorah du Temple. Au moyen âge, il n’était pas encore question de fabriquer des ‘Hanoukkiot en forme de chandelier. Ce chandelier de ‘Hanoukka en argent a la forme de la Ménorah avec un pied central, un modèle qui était à la mode en Europe à partir de 1750. L’orfèvre qui l’a créé, Heinrich Kommerell, était un des rares orfèvres à travailler dans la ville de Tübingen, en Allemagne. Chandelier, Allemagne, 1825 23 ‘Hanoukka en famille ! Un Maguen David à fond bleu est dessiné sur le coffre où est posée la ‘Hanoukkia. A l’intérieur du Maguen David, s’inscrit la lettre ש. A ton avis pourquoi ? ‘Hanoukka, Arthur Szyk, Etats-Unis, 1948 A l’intérieur d’une petite pièce aux murs bleus, les membres de la famille et les voisins sont réunis pour assister à l’allumage des lumières de ‘Hanoukka. Arthur Szyk imagine l’ambiance de la fête dans un Schtetl en Pologne. Le plus grand des enfants a allumé la dernière bougie et tient encore le Chamach à la main. Les regards de chacun sont dirigés vers une personne que nous ne voyons pas et à laquelle le grand-père au premier plan répond. Sur la table, on aperçoit un chandelier allumé en l’honneur de la fête. Sur la table, un chandelier est allumé en l’honneur de la fête. 24 Le peintre Moritz Oppenheim décrit l’intérieur classique et rangé d’une famille juive allemande émancipée du 19e siècle. Dans la première pièce, deux hommes jouent aux échecs tout en fumant la pipe. Un jeu de cartes est posé sur la table. Par terre, des enfants font tourner une toupie. Près de la fenêtre, un autre enfant allume une ‘Hanoukkia sous la surveillance d’un adulte. Il tient un livre de prières à la main. Plusieurs ‘Hanoukkiot sont posées sur le rebord de la fenêtre. Les rideaux ont été relevés. Certaines ‘Hanoukkiot sont déjà allumées, d’autres pas encore. Quelques marches mènent à une autre pièce où un groupe d’hommes assis conversent. Sur quoi les toupies tournent-elles ? Allumage des bougies de ‘Hanoukka, Moritz Oppenheim, Allemagne, 1880 25 ִביבוֹן ְס ִביבוֹן ְס סֹב סֹב סֹב ֵנס ָגּדוֹל Sevivon sov sov sov ! A ‘Hanoukka les enfants jouent à la toupie. En hébreu moderne la toupie est appelée « Sevivon » . Sov signifiant « tourne ». Les enfants s’amusent à faire tourner leur toupie sur l’air de « Sevivon, sov sov sov » (Toupie tourne, tourne, tourne !). On faisait déjà tourner des toupies à ‘Hanoukka à l’époque du Second Temple. Bien plus tard, dans les communautés d’Europe, certains rabbins jouaient à la toupie durant les huit soirs de ‘Hanoukka. En Diaspora, les lettres hébraïques « Noun », « Guimel », « Hé » et « Chin » sont inscrites sur les quatre faces de la toupie. Ce sont les premières initiales de la phrase : « Nes Gadol Haya Cham » (un grand miracle s’est produit là-bas). ָשׁם ָהָיה En Israël, la dernière lettre est changée en « Pe ». Ce qui donne : ֵנס ָגּדוֹל ָהָיה פֹּה « Nes Gadol Haya Po » (un grand miracle s’est produit ici). Le jeu consiste à savoir sur quelle lettre la toupie va tomber. Il existe des toupies de toutes sortes, en bois, en métal, en céramique et en plastique. 26 Cette toupie, dessinée par Olga Hatskevich, est une miniature dont la technique rappelle celle de l’Ecole de Palekh en Russie. L’artiste a peint, à la demande du commanditaire de l’objet, des épisodes de la vie de Jacob et d’Esaü. Les scènes sont peintes sur un fond noir et recouvertes de sept à huit couches de laque. ַיֲעקֹב ֵע ָשׂו Toupie, Israël, 2000 Toupie de ‘Hanoukka, Israël, 2001 27 Judith au théâtre En 1922, Henry Bernstein demande à Léon Bakst de créer les costumes de sa nouvelle pièce de théâtre : Judith. Lev Samoïlovitch Rosenberg, dit Léon Bakst, est né à Grodno, en Biélorussie, en 1866. Il change son nom après sa première exposition de peinture et devient célèbre pour ses costumes de scène. Léon Bakst est un spécialiste des pièces de théâtre biblique. Grâce à une juxtaposition originale de couleurs, il fait revivre le faste légendaire des cours royales. Le style de Léon Bakst dans les costumes et les décors qu’il crée respecte scrupuleusement les sources historiques. L’utilisation des ors, des pierreries, des étoffes aux couleurs vives provoque un choc chez les spectateurs. Pour la pièce de Judith, Henry Bernstein commande à Bakst des costumes simples et stricts pour Judith et sa servante Ada. En revanche, il demande que les costumes d’Holopherne et des généraux de Nabuchodonosor soient somptueux. 28 Costumes pour la pièce Judith, Paris, 1922 29 Abraham Goldfaden ְשׂ ָכּ ָלה ַה Abraham Goldfaden est né en Ukraine en 1840. Il est élevé dans une famille imprégnée par la Haskala et reçoit des cours privés d’allemand et de russe. Après avoir fréquenté une école rabbinique, il devient tour à tour enseignant, journaliste, poète, et pense même entreprendre des études de médecine. Mais, à 36 ans, il débute sa carrière d’auteur et de directeur de troupe de théâtre. Commence alors pour lui une vie errante où il se déplacera de ville en ville en Russie pour monter des pièces de théâtre essentiellement écrites en yiddish. En Russie, le théâtre yiddish est florissant. Mais l’année 1881 est marquée par des pogroms. Goldfaden se met à utiliser le théâtre pour appeler à des changements. Ses tragédies, basées sur des thèmes bibliques : Judith et Holopherne, Judas Maccabée, ont pour sujet la révolte. En 1883, les autorités russes interdisent le théâtre yiddish. Goldfaden quitte la Russie. Ses pièces sont jouées dans le monde entier. Pourtant, il vit dans la misère. A New-York en 1906, il écrit David en guerre, la première pièce en hébreu à être représentée en Amérique. 30 Abraham Goldfaden, Angleterre, 1890 31 Tou bi-Chevat ט”ו בשבט Tou bi-Chevat Tou bi-Chevat, le 15 du mois de Chevat, traduit le lien du peuple d’Israël à sa terre. כֹּ ֵהן Les habitants d’Erets Israël déterminaient à Tou bi-Chevat le montant de la dîme à verser sur les arbres fruitiers. Les bourgeons fleurissent en Erets Israël vers le 15 du mois de Chevat. C’est donc à cette date précise, à partir de la quantité de bourgeons, qu’on décide de calculer la dîme à donner aux Cohen et aux pauvres. Livre des coutumes, Hollande, 1707 ָפ ַר ִדּים ֵעץ ָה ָדר ְס ְפּ ִרי La fête de Tou bi-Chevat disparaît après la destruction du Second Temple mais au 15e siècle, à Safed, Isaac Louria réintroduit la coutume de manger des fruits d’Erets Israël à Tou bi-Chevat. Au 17e siècle, les communautés séfarades publient un recueil de prières intitulé « Pri Ets Hadar » (les fruits de l’arbre de la splendeur). A qui était destinée la dîme sur les arbres fruitiers ? 34 Des arbres en bronze Arbres, Lev Stern, 1995 Lev Stern, architecte de métier, sculpte les arbres de Jérusalem. Ces arbres en bronze de 10 à 20 cm de hauteur sont soudés à des bases métalliques carrées. Est-ce que les lois de la dîme sur les fruits des arbres s’appliquent en dehors d’Erets Israël ? A l’époque de la Michna, l’Ecole d’Hillel observe que, vers le 15 du mois de Chevat, les pluies commencent à diminuer d’intensité, la sève des arbres reprend son ascension et les bourgeons se forment. ִמ ְשָׁנה 35 Plantons un arbre pour Tou bi-Chevat En 1908, on décide que tous les enfants des écoles d’Erets Israël planteront un arbre le 15 du mois de Chevat. ֶא ֶרץ ְבּ ִביב אָ Vingt ans plus tard, Joseph Gläser tourne un film, Aviv be Erets Israël, Printemps ְשׂ ָר ֵאל ִי en Erets Israël, financé par le Fonds national Juif, le KKL. Né à Vienne en Autriche, en 1890, Joseph Gläser change son nom en Joseph Gal-Ezer en arrivant en Erets Israël. Ami du peintre et sculpteur Boris Schatz, il monte, sur les conseils de ce dernier, une société de production de films à sujets bibliques. Dans ses premiers films, il montre comment les nouveaux immigrants travaillent la terre. Il insiste sur l’effort de reconstruction, le travail agricole et les valeurs socialistes qui guidaient les dirigeants de l’époque. En 1884, les habitants du village de Yessod ha-Maala en Galilée décident de replanter les espèces qui poussaient autrefois en Israël. Quelles espèces ont-ils replanté d’après toi ? 36 Aviv be Erets Israël, Erets Israël, 1928 37 Pourim פורים Pourim Pourim est appelé la Fête des sorts, car c’est par tirage au sort qu’Aman s’apprêtait à fixer la date du massacre des Juifs : …car Aman, fils de Hamedata, l’Agaghite, persécuteur de tous les Juifs, avait formé le dessein d’anéantir les Juifs et consulté le Pour, c’est-à-dire le sort, à l’effet de les perdre et de les détruire… (Esther 9, 25) ַתֲּענִית ְס ֵתּר ֶא On célèbre Pourim pendant trois jours : le 13 Adar : jeûne d’Esther Taanit Esther, le 14 Adar : Pourim, le 15 Adar : Pourim est célébré dans les villes entourées de remparts, comme Jérusalem. Livre des coutumes, Allemagne, 1692 ְמגִ ָלּה 40 Us et coutumes Pendant la lecture de la Méguila, chaque fois qu’est prononcé le nom d’Aman, les fidèles tapent du pied ou encore font tourner des crécelles, pour effacer son souvenir. La synagogue Avant de lire la Méguila, chacun donne le Ma’hatsit ha-chekel, un demi-chekel, destiné aux pauvres. Cette somme est un rappel de l’impôt versé à partir du 1erAdar pour la maintenance du Temple. ַה ֶשּׁ ֶקל ַמ ֲח ִצית La Méguila est lue deux fois : le premier soir de Pourim après la prière d’Arvit et le matin de Pourim. Hommes, femmes et enfants ont l’obligation d’écouter la lecture de la Méguila. L’officiant prononce trois bénédictions à l’intention de l’assistance qui répond Amen : al mikra méguila (sur la lecture de la Méguila) ְמגִ ָלּה ְק ָרא ִמ ַעל che assa nissim (qui a fait des miracles) che He’heyanou (qui nous a fait vivre) A la synagogue, l’histoire d’Esther est lue sur un rouleau de parchemin. La maison A la maison c’est par un grand festin, le 14 ou le 15 Adar, pendant lequel on doit s’enivrer au point de confondre Aman et Mordekhaï que la fête prend fin. Durant la fête, chaque famille donne à ses voisins, à ses amis et aux pauvres de la nourriture car il est écrit : …des jours de festin et de réjouissances et une occasion d’envoyer des présents l’un à l’autre et des dons aux pauvres… (Esther 9, 22) ֶשׁ ָע ָשׂה נִ ִסּים ֶשׁ ֶה ֱחָינוּ ָמ ְרֳדּ ַכי 41 La reine Esther La Méguilat Esther se présente sous la forme d’un parchemin enroulé autour d’un pivot. Elle relate la tentative de massacre fomentée par Aman et déjouée par la reine Esther. Cet épisode s’est passé en Perse à l’époque du roi Assuérus (A’hachveroch). On pense qu’il s’agit du roi Xerxès. Sur cette feuille volante, l’artiste a dessiné deux moments importants de l’histoire d’Esther : en haut de la feuille, la demande d’audience d’Esther devant le roi symbolisé par le sceptre royal, au bas de la feuille, Mordekhaï promené par Aman sur le cheval du roi. C’est Yaacov Sofer qui a réalisé les dessins et l’encadrement de la feuille en micrographie à Tibériade, en Erets Israël. La micrographie est l’écriture d’un texte en lettres hébraïques minuscules formant parfois un dessin. Les scribes des communautés orientales sont les premiers à l’utiliser à partir du 9e siècle. 42 Le moyen âge est l’âge d’or de la micrographie. Sur les marges ou à la fin des Bibles, les scribes écrivaient en micrographie les règles d’écriture de l’hébreu biblique : la préparation du parchemin, la forme des lettres, l’espace entre les lettres et les mots. Ces indications sont connues sous le nom de massorètes. Esther, Erets Israël, 1887 Que risquait Esther en se présentant devant le roi sans avoir demandé audience ? L’histoire d’Esther à Doura-Europos La première mise en image de l’histoire d’Esther date de l’an 245 et provient de la synagogue de Doura Europos en Syrie. Elle illustre le verset : Aman prit donc le vêtement et le cheval, il habilla Mardochée et le promena à cheval par la grande place de la ville, en s’écriant devant lui : voilà ce qui se fait pour l’homme que le roi veut honorer ! (Esther 6, 11) Le dessin de la fresque se lit de droite à gauche et est composé de quatre parties : ןשָׁ וּשׁ à droite, le roi et Esther sont assis sur le trône royal. Les escaliers du trône sont décorés d’aigles et de lions. un messager remet un pli au roi. Il s’agirait du décret permettant aux Juifs de se défendre. quatre hommes vêtus de toges romaines accueillent Mordekhaï en le saluant de la main. Aman promène Mordekhaï dans les rues de Suse. 44 La découverte des peintures de la synagogue de Doura Europos en 1932 a incité les chercheurs à admettre l’existence d’un art juif. Quel roi avait un trône dont les escaliers étaient décorés d’aigles et de lions ? Fresque de la synagogue de Doura Europos, Syrie, 245 45 La Méguilat Esther L’écriture de la Méguilat Esther répond à des règles précises. Si, lors de la copie, le scribe oublie une lettre ou un mot, la Méguila est inutilisable, car pas conforme au texte. Les scribes recopient leur texte de manière à avoir constamment le même nombre de lignes du début jusqu’à la fin du rouleau. Méguilat Esther, Bohème, 1750 Méguilat Esther, Tunisie, 1920 L’étui en argent de cette Méguilat Esther a été réalisé à Brno, en République Tchèque. Il est gravé de scénettes, de motifs géométriques et floraux. Au sommet de l’étui se tient un petit personnage debout, un bras à la taille, le second tendu comme s’il tenait un objet. 46 Cette Méguilat Esther provient de Djerba. Le parchemin est fixé sur un axe en métal. L’étui de la Méguila est en bois. Dans certaines communautés aisées, comme celles d’Izmir en Turquie, des particuliers se faisaient fabriquer des étuis de Méguila en or. Cet étui, en or 22 carats, exécuté pour David Ben Isaac Léon, a été travaillé en filigrane. Dans la partie haute trois couronnes se chevauchent. Une perle décore le sommet de l’étui. Méguilat Esther, Turquie, 1873 Combien de versets y a-t-il dans une Méguilat Esther et par quelle lettre commence et finit ce récit ? 47 Une Méguila enluminée Aucune règle n’interdit de décorer une Méguilat Esther lorsqu’elle est destinée à un particulier. Au fil du temps, les décors floraux et géométriques qui se trouvent dans l’artisanat local occupent l’espace libre laissé par le scribe. Il est rare de voir la représentation d’un personnage sur une Méguilat Esther réalisée dans une communauté de terre d’Islam. Cette Méguila dessinée à Essaouira est plutôt grande pour une Méguila enluminée au Maroc. Ses motifs géométriques et végétaux se retrouvent dans l’artisanat marocain. L’arabesque, le losange, le cercle, le triangle, le rectangle sont des motifs courants des tapis et des tatouages du Maroc. 48 Méguilat Esther, Maroc, 1775 49 Un décor gravé En Europe, les scribes-enlumineurs dessinent, gravent ou peignent des personnages sur leur Méguila, et ce, depuis la fin du 16e siècle. Le support de cette Méguila est en parchemin. Le décor a d’abord été gravé puis imprimé en de nombreux exemplaires. Dix-huit colonnes blanches ont été laissées au scribe pour qu’il y appose son texte. Produites à Amsterdam, ces Méguilot ont été vendues un peu partout en Europe. Sur la première page, en haut, le roi et la reine, assis sur un trône, sont encadrés par leur cour : les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. ְג ָתן; ֶת ֶרשׁ ִבּ Au centre de la page, entre le dessin de la pendaison des fils d’Aman et celui de la pendaison des deux chambellans du roi, Bigtan et Terech, le scribe a écrit les bénédictions de la Méguila. Le bas de la feuille est occupé par trois scénettes : à droite, Mordekhaï, aux portes de la ville, avertit Esther du danger. au centre, Mordekhaï est promené par Aman dans la ville de Suse. à gauche, Esther et Mordekhaï rédigent un courrier aux communautés juives pour leur annoncer le renversement de la situation. 50 51 Méguilat Esther, Hollande, 1700 Moché Pescarol : un scribe enlumineur Moché ben Abraham Pescarol compte parmi les rares scribes-enlumineurs qui ont signé et daté leurs œuvres. Il a vécu et travaillé en Italie à Ferrare en 1618, après le départ des ducs d’Este. Trois de ses Méguilot nous sont parvenues. Inspiré par son époque, Pescarol a vêtu les soldats du roi Assuérus (A’hachveroch) à la mode de son temps. Tous les personnages portent la moustache. Au-dessus de la tête des soldats, les panoplies témoignent de leur grade. L’histoire d’Esther indique que le roi avait offert un festin aux officiers de son armée : … il donna, dans la troisième année de son règne, un festin à l’ensemble de ses grands et de ses serviteurs, à l’armée de Perse et de Médie, aux satrapes et aux gouverneurs des provinces [réunis] en sa présence… (Esther 1, 3) Quel lien peut-on établir entre la main du roi posée sur l’épaule du premier personnage et le chien qui saute sur la jambe du personnage au visage de profil ? Méguilat Esther, Italie, 1620 D’après toi, pourquoi ne voit-on pas de fenêtres aux murs de la synagogue ? Méguilat Esther, Italie, 1620 Cette manière d’illustrer le verset n’appartient qu’à Pescarol : Va rassembler tous les Juifs présents à Suse, et jeûnez à mon intention; ne mangez ni ne buvez pendant trois jours- ni jour ni nuit- moi aussi avec mes suivantes, je jeûnerai de la même façon. Et puis je me présenterai au roi, et si je dois périr, je périrai ! (Esther 4, 16) Nous voyons ici l’intérieur d’une synagogue à Ferrare avec les nombreuses lampes à huile accrochées au plafond. L’officiant est devant l’Aron. Seuls les trois hommes assis au premier plan sont recouverts de leur Talith. Les coiffes des hommes diffèrent. Certains portent un béret aplati, d’autres un béret à rebord. ֲארוֹן ַט ִלּית 53 La pendaison des fils d’Aman Le roi ordonna de procéder de la sorte : un édit fut publié à Suse, et on pendit les dix fils d’Aman. (Esther 9, 14) Sur chaque Méguila, un feuillet entier est laissé au scribe pour écrire les noms des dix fils d’Aman. Selon les lois d’écriture l’espace central doit rester vide. Mais cette règle a rarement été respectée sur les Méguilot écrites pour des particuliers. Méguilat Esther, Allemagne, 1700 La potence est dessinée chaque fois de manière différente. Sur cette Méguila, dont le texte est inscrit dans un espace arrondi et entouré d’un décor fantastique, onze personnes sont pendues à la même potence. Il s’agit d’Aman et de ses dix fils. Leurs corps sont comme agités par le vent. 54 Cette Méguilat Esther a été écrite et enluminée par Arié Loeb ben Daniel de Goray. Originaire de Galicie, il émigre à Venise en Italie vers 1740 où il enlumine une quinzaine de Méguilot. En reprenant des motifs de Galicie et d’Italie et en utilisant la couleur sépia, Arié Loeb ben Daniel de Goray développe un style personnel. La pendaison des fils d’Aman est dessinée dans un médaillon en bas de page. Le lion est très utilisé parmi les motifs décoratifs. De quelle tribu est-il le symbole ? 55 Méguilat Esther, Italie, 1745 La fille d’Aman Le texte est écrit dans un cadre octogonal. C’est sans doute pour laisser de la place au décor. Les costumes, les coiffures des personnages et l’architecture nous renvoient aux environs de 1700 et l’écriture séfarade indique la communauté d’Hambourg. ְד ָרשׁ ִמ La fille d’Aman n’apparaît pas dans l’histoire d’Esther. Le Midrach nous raconte qu’elle se pencha à la fenêtre et versa le contenu d’un pot de chambre sur celui qui tenait la bride du cheval. Lorsqu’elle s’aperçut de son erreur et qu’elle comprit que c’est sur la tête de son père qu’elle avait déversé les eaux sales, elle se jeta par la fenêtre et se tua. Cette scène se retrouve sur de nombreuses Méguilot. Sur la Méguila d’Hambourg on peut voir de haut en bas quatre moments de l’histoire d’Esther : la communauté de Suse se venge de ses ennemis, la fille d’Aman déverse le contenu d’un pot de chambre sur la tête de son père, la fête dans la ville de Suse, le roi et la reine, une fois le calme revenu. 56 Pourquoi les personnages ne sont-ils pas habillés à la mode perse ? Méguilat Esther, Hambourg, 1700 57 Affiches de Pourim Abraham Leib Monsohn ouvre le premier atelier de lithographie à Jérusalem en 1892. Il imprime cette affiche trois ans après son installation. Pour sa réalisation, Monsohn s’est servi à la fois de dessins originaux et d’illustrations sur Pourim qui existaient déjà. On peut y voir : l’audience d’Esther, Mordekhaï sur le cheval du roi, la pendaison d’Aman. 58 Affiche, Erets Israël, 1895 Le dessin de cette affiche a été réalisé par Moché chah Mizra’hi, l’un des premiers artistes à essayer de vivre de son art au début du 20e siècle à Jérusalem. En habillant ses personnages de l’uniforme porté par les soldats turcs de son époque, il donne un style personnel à ses compositions. Cette affiche a été publiée chez Monsohn. Quels sont les épisodes les plus marquants de l’histoire d’Esther que tu retrouves sur cette affiche ? Affiche, Erets Israël, 1902 59 Michloa’h Manot A Pourim, aussi bien en Israël qu’en diaspora, les familles s’échangent des mets, comme il est écrit : … une occasion d’envoyer des présents l’un à l’autre et des dons aux pauvres. (Esther 9, 22) Dans certaines communautés, on disposait les mets sur des assiettes ou dans des boîtes en bois. Sur le fond de cette assiette en faïence, l’artiste a reproduit Aman et Mordekhaï. Celui-ci a tous les attributs royaux : le cheval du roi, le manteau rouge et le sceptre. Seules les rues de Suse ont pris l’allure d’un paysage verdoyant. Autour de la scène centrale est écrit : Faïence, France, 18e siècle Voilà ce qui se fait pour l’homme que le roi veut honorer ! (Esther 6, 9). Sur le bord de l’assiette on peut lire le verset 9, 22. 60 Feuille volante, Hongrie, 1900 On joignait une feuille imprimée pour accompagner les mets qu’on échangeait à l’occasion de Pourim. Celle-ci provient de Hongrie dans le village de Miskolc. Joindre En haut de l’affiche, de chaque côté d’une étoile de David, l’artiste a dessiné deux barils de vin pour rappeler qu’à Pourim, il faut s’enivrer jusqu’à ne une feuille imprimée au Michloa’h Manot ne se pratique plus de nos jours. On peut voir sur cette feuille deux poissons à droite et à gauche d’une table. Ce sont les symboles du signe astrologique correspondant au mois d’Adar. plus différencier Aman de Mordekhaï. En bas, est écrit le chant le plus populaire de Pourim : Chochanat Yaacov qui se lit dans les communautés achkénazes à la fin de la lecture de la Méguilat Esther. ָמנוֹת ִמ ְשׁלוֹ ַח וֹשׁ ַשַנּת ַיֲעקֹב ְשׁ ְכַּנז אַ 61 Des crécelles Lors de la lecture de la Méguilat Esther, ont fait tourner sa crécelle à chaque fois que l’officiant prononce le nom d’Aman. אוֹ ַרח ַחיִּים Ce sont les rabbins achkénazes qui ont instauré la coutume de faire du bruit lorsque le nom d’Aman est prononcé. Cette coutume figure dans le Ora’h ‘Haïm. Pourquoi Aman et Amalec sont-ils liés ? Crécelles, Etats-Unis, 20e siècle Crécelle, Israël, 20e siècle 62 Cette coutume d’effacer tout souvenir d’Aman trouve sa source dans le verset du Deutéronome concernant Amalec : Crécelle, Europe, 20e siècle ֲע ָמ ֵלק Souviens-toi de ce que t’a fait Amalec, lors de votre voyage, au sortir de l’Egypte; comme il t’a surpris chemin faisant, et s’est jeté sur tous tes traînards par derrière. Tu étais alors fatigué, à bout de forces, et lui ne craignait pas Dieu. Aussi, lorsque l’Eternel, ton Dieu, t’aura débarrassé de tous tes ennemis d’alentour, dans le pays qu’il te donne en héritage pour le posséder, tu effaceras la mémoire d’Amalec de dessous le ciel : ne l’oublie point. (Deutéronome 25, 17-19) 63 Une soirée de Pourim à Tel-Aviv Ce billet d’entrée, pour une soirée de Pourim à Tel-Aviv, décrit avec beaucoup d’ironie un monde où tout est idéal. Hitler distribue des autorisations d’émigrer en Erets Israël, tandis que dans la voiture, transformée pour l’occasion en landau, un jeune homme sioniste entoure de ses mains protectrices un Juif du ghetto et un Arabe. Le landau sur lequel est inscrit le mot « prospérité » en anglais écrase un crocodile qui porte le mot « dépression ». Au loin, une pancarte proclame que les Juifs sont invités à immigrer en Erets Israël. La soirée est organisée par l’Union des nouveaux immigrants originaires d’Autriche. L’artiste qui a signé du nom de May prend le contre-pied des événements politiques de l’époque : Hitler a interdit aux Juifs allemands et autrichiens de quitter leurs pays et les portes d’Erets Israël ont été fermées. La situation économique est désastreuse. Les relations sont tendues entre les immigrants adeptes du socialisme, les Arabes et les riches capitalistes. 64 Billet d’entrée d’une soirée de Pourim, Tel-Aviv, 1939 Quels moyens l’artiste utilise-t-il pour montrer sa sympathie envers le jeune travailleur ? 65 « Adloyada » à Tel-Aviv Le premier défilé de Pourim, appelé à l’époque carnaval, s’est déroulé à Tel-Aviv en 1912. Selon les témoignages, beaucoup de monde y ont assisté. Des poupées géantes ont été confectionnées et des centaines d’enfants étaient déguisés pour l’occasion. ַע ְדלֹאָי ַדע En 1932, l’écrivain Berkovitch proposa de nommer le défilé Adloyada, en se référant à une explication rabbinique où il est conseillé de boire à Pourim jusqu’à ne plus distinguer entre Béni soit Mordekhaï et Maudit soit Aman. Le mot Adloyada est alors entré dans le langage courant. Ce programme du défilé qui date de 1955 porte le sceau de la ville de Tel-Aviv Jaffa. Il montre Mordekhaï sur un cheval tiré par Aman. L’artiste a choisi de placer ses deux personnages sur un fond jaune. La position penchée d’Aman, son visage gris contrastent avec la position droite de Mordekhaï. 66 67 Programme des festivités de Pourim, Tel-Aviv, 1955 Quiz 1. Texte p. 10 Pourquoi nomme t-on aussi ‘Hanoukka la fête de la Dédicace ? a. car Mattathias avait dédicacé de son vivant tous les livres des Maccabées. b. car la célèbre chanson de Maoz Tsour chantée à l’occasion de ‘Hanoukka est dédicacée pour Mattathias et ses fils. c. car le Temple qui avait été profané par Antioche Epiphane avait été à nouveau mis en usage par les Maccabées et dédicacé. d. car dédicace est le surnom de Juda Maccabée. 2. Texte p. 11 De nos jours, on ajoute chaque soir de ‘Hanoukka une lumière supplémentaire pour arriver à un total de 8 bougies au dernier soir. Suivons-nous l’Ecole de Chamaï ou celle d’Hillel ? a. l’Ecole de Chamaï. b. l’Ecole d’Hillel. c. ni l’une, ni l’autre. d. les deux. 3. Texte p. 15 Quelle héroïne des temps bibliques est liée à la fête de ‘Hanoukka ? a. Esther. b. Judith. c. Myriam. d. Déborah. 4. Texte p. 16-18 Quelle est la différence entre une Ménorah et une ‘Hanoukkia ? a. l’une est en terre cuite, l’autre en pierre. b. l’une est le symbole de l’Etat d’Israël, l’autre du Consistoire de France. c. l’une est utilisée le soir de Chabbat, l’autre seulement à ‘Hanoukka. 68 d. l’une a sept branches, l’autre huit branches plus une pour le Chamach. 5. Texte p. 17 Sur l’enluminure de Joseph Ha-Tsarfati, la Ménorah est entourée de deux oliviers. A quoi font-ils référence ? a. à Israël, pays où l’on trouve beaucoup d’oliviers. b. à l’un des sept fruits d’Erets Israël. c. à la prophétie de Zacharie. d. au symbole de la ville natale de Joseph Ha-Tsarfati. 6. Texte p. 24 Dans le tableau d’Arthur Szyk, quel plat typique de ‘Hanoukka est servi à table ? a. du poisson pané. b. des gâteaux secs. c. du blanc de poulet. d. des beignets frits. 7. Texte p. 25 Quel jeu célèbre, pratiqué particulièrement pendant les soirées de ‘Hanoukka, se retrouve sur la peinture de Moritz Oppenheim ? a. un jeu de dés. b. un jeu de toupie. c. un jeu d’échecs. d. un jeu de l’oie. 8. Texte p. 34 Tou Bi-Chevat est l’un des quatre « Nouvel An » juifs. Pour qui est-ce une nouvelle année ? a. pour tous les hommes. b. pour les enfants. c. pour les arbres. d. pour les impôts. 69 Quiz 9. Texte p. 34 Depuis quand a-t-on recommencé l’usage de consommer des fruits d’Israël à Tou Bi-Chevat ? a. au 15e siècle avec R. Isaac Louria de Safed. b. aux premiers siècles sous l’influence de l’Ecole d’Hillel. c. au 20e siècle avec la création du Fonds national juif, le KKL. d. au 17e siècle avec la sortie du livre « Pri Ets Hadar ». 10. Texte p. 36 Quelle organisation juive favorise la plantation d’arbres sur la Terre d’Israël ? a. l’Alliance israélite universelle, AIU. b. le Fonds national juif, KKL. c. l’Organisation mondiale sioniste, OMS. d. le Fonds social juif unifié, FSJU. 11. Texte p. 44-45 A Doura Europos, les habits des personnages rappellent… a. l’époque égyptienne. b. l’époque grecque. c. l’époque romaine. d. l’époque du roi Louis XIV. 12. Texte p. 46 Quelle est la responsabilité du scribe dans l’écriture de la Méguila ? a. écrire à l’encre bleue. b. écrire en faisant des pleins et des déliés. c. écrire avec un stylo à quatre couleurs. d. écrire sans oublier un mot. 70 13. Texte p. 54 Qui sont les pendus que l’on retrouve dans certaines illustrations de la Méguilat Esther ? a. les brigands de la ville de Suse. b. les Juifs de Babylone. c. Aman et ses dix fils. d. Amalec. 14. Texte p. 58-59 Dans les illustrations de la fête de Pourim, qui représente-t-on chevauchant un cheval ? a. Assuérus. b. Antioche Epiphane. c. Aman. d. Mordekhaï. 15. Texte p. 60 Pourquoi trouve-t-on des assiettes, des boîtes en carton ou en bois décorés aux motifs liés à la fête de Pourim ? a. pour faire le Michloa’h Manot. b. pour organiser un déménagement le jour de Pourim. c. pour offrir à de jeunes mariés. d. pour décorer sa maison. 16. Texte p. 62 A quoi servent les crécelles ? a. à faire des beignets pour ‘Hanoukka. b. à faire du bruit lorsque le nom d’Aman est prononcé. c. à faire du bruit lorsque l’on apporte le Michloa’h Manot. d. à faire de la musique pendant le festin de Pourim. 71 Réponses Page 13 Une image est composée de personnages ou d’objets, un peu comme une phrase est composée de mots. En Europe au moyen âge, la peinture et la sculpture informaient les personnes qui ne savaient pas lire. Divers gestes permettaient de traduire des faits ou des idées. Le doigt pointé signifiait : donner un enseignement, affirmer, refuser ou, comme avec cette sculpture de Boris Schatz : montrer le chemin. Page 15 Au 12e siècle les femmes mariées se couvraient la tête et le cou d’une écharpe ou d’un voile fin. Sous le voile les cheveux étaient épars ou nattés. Page 16 La Ménorah est le plus vieux symbole juif. Elle a été utilisée sur les pièces, les murs et les sols des synagogues, de l’antiquité à nos jours. Le 11 Chevat 72 5709, soit le 10 février 1949, l’Etat d’Israël opte pour la Ménorah comme symbole d’Israël. Page 17 La vignette centrale représente l’emplacement du Temple. Elle est entourée de sept autres vignettes décrivant le Mur occidental, la maison royale de David, la tour de David, le tombeau de Rachel, le tombeau d’Absalon, la ville de Safed, Tibériade. Page 19 Au couronnement triangulaire en haut d’un édifice, appelé fronton en architecture. Page 20 Toutes les huiles sont autorisées mais on utilise en général de l’huile d’olive en souvenir de l’huile contenue dans la fiole retrouvée au Temple. Page 22 Toutes les mèches ainsi que les bougies en cire sont autorisées. L’usage des mèches en coton reste le plus courant. Page 24 ש est l’initiale du nom de l’artiste. Szyk s’écrit en hébreu : שיק. Page 25 Les toupies tournent dans les alvéoles d’un support en bois. Page 34 Les habitants d’Erets Israël devaient prélever la dîme des arbres fruitiers pour les pauvres ainsi que pour les Cohen et les Levi qui travaillaient au Temple. Page 35 Non, et c’est pour cela que la fête a disparu après la destruction du Second Temple, car le prélèvement de la dîme était destiné en particulier pour les prêtres qui travaillaient au Temple. Page 36 Des grenadiers et des cédratiers. Page 43 La peine de mort. Page 45 Le roi Salomon. Un Midrach raconte qu’Assuérus utilisait le trône volé au roi Salomon. Page 47 Toutes les Méguilot ont 167 versets. Elles commencent et se terminent par la même lettre : le Vav. 73 Réponses Page 52 En art chrétien, le chien symbolise la fidélité. Moché ben Abraham Pescarol veut montrer que l’armée est fidèle au roi Assuérus. C’est pourquoi il dessine, à gauche, le roi posant la main sur un de ses officiers en signe de confiance, et, à droite, un chien sautant sur la jambe de l’officier. Page 53 Au début du 17e siècle, les fenêtres des habitations étaient construites en hauteur tout près du plafond. Page 55 La tribu de Juda. Page 57 Les personnages ne sont pas habillés à la mode perse parce que l’enlumineur a dessiné les costumes qu’il avait l’habitude de voir dans sa communauté d’accueil. Page 59 Le couronnement de la reine Esther, le triomphe de Mordekhaï, les messagers, la pendaison d’Aman et de ses dix fils. Page 62 Amalec est un chef de tribu qui attaqua les enfants d’Israël lors de la sortie d’Egypte, alors qu’ils étaient sans défense. Or Aman est un descendant d’Agag, roi d’Amalec. Il représente donc l’ennemi type de tous les Juifs. Page 65 Le jeune travailleur placé entre le Juif du ghetto et l’Arabe les entoure d’une large main protectrice. Il est moins caricaturé que ses deux compagnons. 74 Dico A Abraham Goldfaden : (1840-1908) auteur dramatique du 19e siècle considéré comme le père du théâtre yiddish. Achkénaze : terme désignant depuis le moyen âge la culture des Juifs vivant en Europe. Adar : le mois d’Adar coïncide avec février-mars. AEC : abréviation de avant l’ère commune. A’hachveroch : Assuérus roi de Perse, identifié à Xerxès Ier. Amalec : petit-fils d’Esaü dont il est dit qu’il est l’ancêtre d’Aman. Aman : premier ministre du roi Assuérus. Antioche Epiphane : (215-164) roi séleucide. Arié Loeb ben Daniel de Goray : originaire de Galicie, il s’établit en Italie au 18e siècle. Aron : arche sainte. Arthur Szyk : (1894-1951) né en Pologne, Arthur Szyk est un artiste graphique et un caricaturiste. Arvit : office du soir. Asmon : l’origine du nom n’est pas claire. On suppose que c’est le prénom du père ou du grand-père de Mattathias, ou bien le nom donné à toute une famille. Cela peut aussi être le nom du village d’Asmon situé en Judée du Sud. Asmonéen : descendant d’Asmon, famille sacerdotale qui dirigea la résistance aux Séleucides. Av : le mois d’Av coïncide avec juillet-août. B Berkovitch : (1885-1967) écrivain originaire de Biélorussie, il s’installe aux Etats-Unis où il écrit en hébreu et en yiddish. Béthulie : ville située en Judée. Bigtan : eunuque de l’empereur Assuérus. Boris Schatz : (1867-1932) il fonde en 1906 une école d’art qui deviendra, Betsalel, l’Ecole des beaux arts de Jérusalem. C Chabbat : samedi. Septième et dernier jour de la semaine. Ce jour-là, les Juifs s’abstiennent de travailler. Chamach : neuvième godet dont la flamme sert à allumer les huit autres bougies de la ‘Hanoukkia. 75 Dico Chamaï : (50 AEC – 30AC) Chamaï, appelé le Av Beit Din fut président du sanhédrin. Chamaï : Chamaï fut président du sanhédrin. Il était appelé le « Av Beit Din ». Chavouot : semaines. C’est la fête qui célèbre le don de la Torah. Chekel : monnaie utilisée à l’époque de la Bible. Chevat : le mois de Chevat coïncide avec janvier – février. Choul’han Aroukh : codification de la « Halakha », loi religieuse rédigée par Joseph Caro à Safed au 16e siècle. Cohen : prêtre issu de la tribu de Levi. D Deutéronome : Devarim, cinquième livre du Pentateuque. Diaspora : dispersion d’un peuple à travers le monde. Dîme : la Torah cite trois dîmes sur tous les fruits d’Erets Israël. La première, appelée « Térouma », est donnée au Cohen; la seconde appelée « Maasser Richon » est donnée à un Levi et la troisième est donnée aux pauvres. 76 Doura Europos : ville de Syrie découverte par des soldats anglais en 1920. En 1932 est mise à jour la synagogue de Doura Europos. Ducs d’Este : la famille des ducs d’Este régne sur Ferrare de 1240 à 1597. Ils sont chassés de Ferrare par le pape Clément VII. A leur départ la partie de la communauté qui leur est le plus attachée les suit. E Ecole de Palekh : école de peinture, de miniature sur laque, située à une centaine de kilomètres de Moscou. Erets Israël : terre, pays ou Etat d’Israël. Esaü : frère de Jacob et fils aîné d’Isaac. Esther : deuxième épouse du roi A’hachveroch. Exil de Babylone : déportation des juifs du royaume de Juda sous Nabuchodonosor II roi de Babylone en 586 AEC. Il prend fin avec la prise de Babylone par les Perses. L’empereur Cyrus II libère les Juifs et leur permet, en 538 AEC, de retourner dans leur pays, devenu une province perse de Judée, et d’y reconstruire le Temple de Jérusalem. Exode : Chemot. Deuxième livre du Pentateuque. F Fête de la Dédicace : ‘Hanoukka. Fête des Lumières : ‘Hanoukka. Flavius Josèphe : (37-100) historien lié à la monarchie des Asmonéens par sa mère. Il a écrit La Guerre des Juifs contre les Romains (75-79). Franz Stephan : orfèvre viennois du 19e siècle. G Galilée : région du Nord d’Israël. H Haftara : passage du livre des Prophètes lu le Chabbat après la lecture de la Torah. Halakha : partie juridique du Talmud. ‘Hanoukka : fête célébrée le 25 Kislev (novembre-décembre) qui commémore la victoire de Juda Maccabée sur le roi syrien Antioche Epiphane. ‘Hanoukkia (plu. – ‘Hanoukkiot) : lampe de ‘Hanoukka. Haskala : mouvement juif des 18e et 19e siècles qui préconise la modernisation du judaïsme. Ha-Tsarfati, Joseph : scribe-enlumineur qui vécut au moyen âge en Espagne. Henry Bernstein : (1876-1953) écrivain et dramaturge français. Hillel : Hillel était Nassi c’est-à-dire président du Sanhédrin. C’était un sage venu de Babylonie. Hitler : (1889-1945) dictateur allemand responsable de la mort de millions de Juifs. Hochana Rabba : dernier des sept jours de Souccot. Holopherne : (VIe siècle AEC) général assyrien, sous Nabuchodonosor II, assassiné dans son sommeil par Judith. I Isaac Louria : (1534-1572) rabbin et kabbaliste du 16e siècle considéré comme le fondateur de l’école kabbalistique de Safed. Isaac Nahum Levi : éditeur à Jérusalem au 19e siècle. 77 Dico J Jacob : fils d’Isaac et de Rebecca, père de garçons qui donneront leur nom aux douze tribus d’Israël. Jacob : fils d’Isaac et de Rebecca, père de douze enfants qui donneront leur nom aux douze tribus d’Israël. Joseph Gal-Ezer : (1890-1945) originaire de Vienne, il monte en 1921 la première compagnie de films à sujets bibliques en Erets Israël. Josippon : (livre de Josippon) histoire des Juifs, de la chute de Babylone à la destruction du Temple de Jérusalem, rédigée par un auteur anonyme d’Italie du Sud en 953. Juda Maccabée : fils de Mattathias. Il règne sur la Judée de 166 à 160 AEC. Judée : région située entre la mer Morte et la Méditerranée. Judith : héroïne juive qui, pour sauver la ville de Béthulie, séduit le général ennemi assyrien Holopherne et lui tranche la tête durant son sommeil. K Keren Kayemet le Israël (KKL) : Fonds National Juif créé en 1901 par Théodore Herzl. Keter Torah : couronne de la Torah. Kippour : jour de jeûne, appelé aussi jour du Grand Pardon. Kislev : le mois de Kislev coïncide avec novembre-décembre. L Lag ba-Omer : 33e jour de l’Omer. Léon Bakst : (1866-1924) peintre, décorateur et costumier de théâtre. Levi : les lévi n’étaient pas prêtres mais avaient pour fonction d’assister les cohen dans l’entretien du Temple. Lion Antokolski : (1872-1942) artiste lituanien. Lithographie : procédé d’impression d’un dessin tracé sur une pierre calcaire. 78 Livre des coutumes : Sefer ha-Minhaguim. Livre contenant les horaires de prières, la manière de prier, les habitudes alimentaires, le déroulement et la signification des principaux évènements de la vie. Le livre des coutumes permet aux fidèles de perpétuer les traditions. Ludwig Nast : orfèvre du 19e siècle en Pologne. M Maccabée : surnom de Juda Maccabée, qui fut attribué par extension à ses 4 frères : Jean, Simon, Eléazar et Jonathan qui combattirent contre Antioche IV. Maguen David : bouclier de David, par extension, étoile de David. Manuscrit de Rothschild : de 1832 à 1855, il fait partie de la collection de Salomon Parente à Trieste. La famille Rothschild l’acquiert plus tardivement. Il est volé sous l’occupation nazie et réapparaît après la guerre à New-York. Il est restitué à James de Rothschild qui en fait don au Musée d’Israël en 1957. Mardochée : (voir Mordekhaï). Mascaron : un masque fantastique décorant habitations ou objets. Massorète : ensemble de règles et d’annotations permettant la transmission correcte de l’orthographe biblique. Mattathias : chef d’une famille sacerdotale. Il engage la lutte armée contre l’oppresseur et les Juifs hellénisés. Mattathias Antigone : dernier souverain de la dynastie Asmonéenne. Méguilat Esther : Rouleau d’Esther, (pluriel : Méguilot). La Méguilat Esther relate comment, à l’époque du roi Assuérus, la reine Esther aidée de son oncle Mardochée déjoua les plans du premier ministre Aman qui voulait la destruction de tous les Juifs du royaume. Ménorah : nom du candélabre à sept branches dont le prototype fut confectionné pour le Tabernacle du désert. Michna : du verbe lechanen : répéter, signifie au sens propre apprendre par cœur une tradition orale. La Michna désigne l’ensemble des traditions religieuses developpées jusqu’en l’an 200. 79 Dico Michloa’h Manot : échange de nourriture entre connaissances, voisins ou amis. Midrach : commentaire rabbinique de la Bible qui revêt différents genres littéraires comme un récit, une parabole ou une légende. Min’ha : office de l’après-midi. Moché ben Abraham Pescarol : (17e siècle) scribe enlumineur qui vécut en Italie, dans le Piémont. Moché chah Mizra’hi : artiste originaire de Téhéran qui arrive en Erets Israël, à Jérusalem en 1880, où il travaille en tant que scribe enlumineur. Moïse ben Yekoutiel ha-Cohen : commanditaire du manuscrit, écrit et enluminé au 15e siècle en Italie du Nord, appelé le Manuscrit de Rothschild. Monsohn : (1871-1930) Abraham Leib Monsohn étudie la lithographie à Frankfort. Il revient en Erets Israël en 1892 et ouvre avec son frère la première imprimerie en couleur à Jérusalem. Mordekhaï (Mardochée) : fils de Yaïr de la tribu de Benjamin ; c’est lui qui élève Esther jusqu’à ce qu’elle entre au harem du roi Assuérus. 80 Moritz Oppenheim : (1800-1882) originaire de Hanau, il est appelé le premier peintre juif. Il étudie l’art à l’académie de Munich, à Paris et à Rome, puis il revient à Francfort où il termine sa vie. Mur occidental : connu sous le nom de Mur des Lamentations ou de Kotel. Le Mur occidental date de la construction du Temple d’Hérode et est un mur de soutènement de l’esplanade du Temple. N Nabuchodonosor : roi de Babylone. Il détruit Jérusalem et le Temple et déporte la population à Babylone. Ne’hoshet : cuivre. Nissan : le mois de Nissan coïncide avec mars-avril. O Ora’h ‘Haïm : nom donné à une section du Choul’han Aroukh qui traite des lois journalières de la vie juive, des bénédictions, du chabbat, des fêtes et des jeûnes. P Panoplie : ensemble d’armes présenté sur un panneau. Pessa’h : pâque. Fête commémorant la sortie d’Egypte et le passage des Hébreux de l’état d’esclavage à la liberté. Pourim : Sorts. La fête de Pourim a lieu le 14 et le 15 Adar. Elle commémore la victoire des Juifs sur leurs ennemis. Pri Ets Hadar : le fruit de l’arbre majestueux. Ce livre, écrit par un auteur anonyme, apparaît à Venise en 1728 sous forme de pamphlet. R Rabbi Akiva : (50-135) un des plus célèbres maître de la Michna. Rav Mordekhaï ben Hillel : (1250-1298) originaire d’Allemagne, il est l’élève de Meïr ben Baroukh de Rothenburg au 13e siècle. Roch ha-Chana : Nouvel An juif. S Sanhédrin : constitué de 71 anciens, le Sanhédrin était la haute cour de justice d’Erets Israël. Salomon : 3e roi d’Israël. Fils du roi David, il construit le Temple de Jérusalem. Schtetl : bourgade ou quartier juif de l’Europe de l’Est avant la seconde guerre mondiale. Scribe-enlumineur : personne qui écrit et décore un manuscrit. Sefer Torah : copie manuscrite de la Torah sous forme d’un rouleau. Séfarade : Juif originaire d’Espagne ou du Portugal. Expulsés de leur pays ils se répartissent sur le pourtour du bassin méditerranéen. Sépia : couleur brune extraite de la seiche. Sevivon : toupie. Sim’hat Torah : joie de la Torah. Jour où l’on achève la lecture du Pentateuque. Souccot : fête qui rappelle les 40 ans d’errance dans le désert avant le retour en Erets Israël. Suse : ville située dans l’actuel Iran du Sud. L’histoire d’Esther s’y déroule. T Talith : châle de prière rectangulaire à franges. Taanit Esther : jeûne d’Esther. 81 Dico Talmud : ensemble des lois et traditions juives accumulées pendant sept siècles : depuis 200 AEC jusqu’à l’an 500. Temple de Jérusalem : construit par le roi Salomon sur le Mont Moriah, il est détruit par Nabuchodonosor II en 586 AEC. Il est reconstruit par les Juifs qui reviennent de captivité de Babylonie en 538 AEC. Le roi Hérode le remanie et l’agrandit en l’an 19 AEC. Titus le détruit en l’an 70. Terech : eunuque de l’empereur Assuérus. Terre glaise : argile. Ticha be-Av : 9e jour du mois d’Av. Jour de jeûne qui commémore la destruction du Premier Temple en 586 AEC et du Second Temple en l’an 70. Tichri : le mois de Tichri coïncide avec septembre-octobre. Torah : Enseignement. Regroupe les cinq livres : la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome. Tou be-Av : le 15e jour du mois d’Av. Tou bi-Chevat : nouvel an des arbres dans le calendrier agricole. 82 X Xerxès : roi qui régne, de 485 à 465 AEC, en Perse. Y Yaacov Sofer : scribe enlumineur qui travaille la micrographie à Tibériade au 19e siècle. Yessod ha-Maala : village situé dans la vallée de ‘Houla. Il a été construit en 1881 par les membres de la première Aliya. Yiddish : langue parlée dans les communautés achkénazes. Yom ha-Atsmaout : jour de l’indépendance de l’Etat d’Israël. Yom ha-Choah : jour du souvenir de l’Holocauste. Yom ha-Zikaron : jour du souvenir des victimes de guerre. Z Zacharie : prophète qui prononça sa première prophétie durant le règne de Darius 1er et incita le peuple à la reconstruction du Temple. Zeus : roi des dieux dans la mythologie grecque. Crédits photographiques Couverture © Editions ADCJ, Le Voyage de Betsalel. Page 8-9 : © Editions ADCJ, Le Voyage de Betsalel. Page 10 : © Collection Famille Gross. Page 12 : © Collection Famille Gross. Page : 13: © Photo Musée d’Israël. Page 15 : © Musée d’Israël © Photo Musée d’Israël, Jérusalem, David Harris. Page 16 : © Musée d’Israël © Photo Musée d’Israël Page 17 : © Bibliothèque nationale du Portugal. Page 17 : © Collection Famille Gross.

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