Daniel Moritz Oppenheim, originaire de Hanau en Allemagne, est né en 1800. Il étudie la peinture à Francfort, Rome et Paris.
Dans le Retour du soldat volontaire, peint entre 1833 et 1834, deux univers sont décrits. Le fils militaire arrive dans sa famille à la fin du repas de Chabbat.
Daniel Moritz Oppenheim décrit la loyauté à la communauté juive et la loyauté à la Nation allemande, une notion de double fidélité, que les Juifs vont devoir inventer.
De gauche à doite :
- La soeur
- Le soldat
- Le père
- Le jeune frère et la jeune soeur
- La mère
- Un autre frère
La jeune femme, élogieuse des actes héroïques de son frère rescapé du front, communique son admiration.
Les gestes de ses mains sont significatifs : la main droite illustre les dangers auxquels il a fait face, tandis qu'un doigt de sa main gauche pointe vers une cicatrice.
Le soldat écoute attentivement sa sœur et serre la main droite de son père avec ses deux mains.
Le père a les yeux rivés sur la croix de fer arborée par son fils en récompense de sa bravoure militaire rendue à la nation.
Le père, les yeux fixés sur la croix de fer portée par son fils, et sa main gauche posée sur une Guémara ouverte, exprime sa double allégeance à l'État et à sa religion.
Le père pose la main gauche sur une Guemara.
La mère écoute attentivement sa fille raconter les actes héroïques et la bravoure de son fils.
Une larme coule sur la joue de la mère alors qu'elle regarde son fils avec compassion.
Les deux jeunes enfants écoutent attentivement et observent la scène.
Le grand frère caresse avec admiration le sabre du héros.
Les Juifs s’intègrent tout en gardant leur pratique religieuse. Leurs habitations, leurs vêtements, leur décoration, leur engagement civique en sont la preuve.
Accroché sur le mur de gauche de la pièce, le portrait de Frédéric II sur son cheval blanc témoigne du besoin de la famille d'afficher leur reconnaissance envers leur terre d'accueil et son souverain.
Sous la Guémara et à côté du verre de Kidouch, un quotidien allemand est posé, témoignant de l'intérêt porté aux nouvelles du front et à la politique de la terre d'accueil.
Au mur, le mot Mizra’h encadré est accroché pour indiquer la direction de Jérusalem vers laquelle on se tourne à certains moments de la prière.
Au-dessus de la bibliothèque, un bouquet de Soukkot est disposé, comprenant un loulav avec des branches de palmier, de saule et de myrte, traditionnellement brûlées à Pessa’h lors de la destruction du ‘Hamets.
Le verset du Deutéronome, Tu seras béni à ton arrivée, et tu seras béni à ton départ, Deutéronome 28 ; 6, symbolise le mouvement, la continuité du cycle de la vie.
Ici sont représentés les différents objets créés pour embellir le Chabbat. De gauche à droite, on trouve :
-Le samovar et la bassine, utilisés pour les ablutions lors des repas.
-Les objets servant à marquer la séparation entre la fin du Chabbat et le début des activités de la semaine.
-La lampe Judenstern, dont l'utilisation varie entre la semaine et le Chabbat.
-La coupe de Kidouch, employée pour sanctifier le Chabbat au début des repas du vendredi soir et du samedi midi.
-La 'Halla, consommée au début des repas du vendredi soir et du samedi midi.
La lampe de Chabbat, appelée Judenstern, l'étoile des Juifs, en raison de sa forme, comporte une coupelle pour recueillir l'huile des mèches, dans sa partie inférieure.
Elle est suspendue au plafond par une tige. Sur sa partie supérieure, des bougeoirs amovibles éclairaient la maison pendant la semaine.
La coupe de Kidouch est l'un des objets rituels les plus familiers. C'est sur cette coupe que l'on récite lors du Chabbat et des fêtes la bénédiction : Béni sois-tu Seigneur... qui crée le fruit de la vigne.
La 'Halla est le pain tressé consommé pendant Chabbat et les jours de fête. Une bénédiction est récitée lors de sa consommation : Béni sois-tu, Éternel, notre Dieu, Souverain du monde, qui fait sortir le pain de la terre.
Cette bénédiction est prononcée sur deux pains en souvenir de la double ration de manne reçue le vendredi lors de la traversée du désert.
Le samovar et la bassine sont utilisés pour les ablutions avant les bénédictions des repas, notamment le Kidouch et le partage de la Halla saupoudrée de sel.
Sur l'étagère du bas, sont représentés trois objets utilisés pour la prière qui marque la fin du Chabbat et le retour aux activités de la semaine.
De gauche à droite, on trouve :
-La coupe et la bouteille de vin pour le Kidouch.
-La boîte à épices, conçue en forme de tour.
-La bougie tressée, destinée à être éteinte à la fin de la Havdala.
La fille aînée est vêtue simplement : elle porte une large jupe accompagnée d'un haut à manches bouffantes, laissant ses épaules découvertes. Un châle descendu lui ceint la taille. Sa coiffure, un chignon bas, est agrémentée de boucles latérales qui tombent vers l'avant, maintenues par un ruban vert.
Le fils porte une tunique bleue, rehaussée d'un collet et de revers de manches rouges. Sur le devant de la tunique, des brandebourgs dorés s'étendent jusqu'aux épaules. Son pantalon, orné de passepoil, est complété par des bottines.
Le père, coiffé d'une calotte noire, porte une veste d'intérieur rouge par-dessus une chemise blanche à col haut.
La mère porte une large jupe en tissu clair et soyeux. Sur un chemisier blanc, elle revêt une veste d'intérieur rouge et drapé sur ses épaules, un foulard fichu de couleur rouge foncé. Sa tête est couverte d'un bonnet souple orné de dentelle sur le bord intérieur. À sa taille pend une chaîne châtelaine, typique du 19e siècle, qui retient les clés de la maison.
Les garçons sont coiffés d’une calotte rouge.